Le 17 novembre s'est déroulé à Notre
Dames des Landes une manif de réoccupation de la ZAD (Zone
d'Aménagement Différé, rebaptisé Zone à défendre) qui à
regroupé 40 000 personnes selon les organisateurs (13 500 selon la
préfecture, entre 20 000 et 30 000 selon les différents médias).
Cette manif avait pour but de reprendre les sites expulsés par la
police et la préfecture et d'y reconstruire des habitations et lieux
de vie.
La réussite de l'opération « Astérix »
L'opération Astérix (en opposition à
l'opération d'expulsion, magistralement appelé « opération
César »), visait avant tout à montrer que l'opposition aux
projets ne correspondait pas à la vision du Préfet et d'Auxiette,
qui estimait que l'opposition se résumait à quelques « anarchos
autonomes ». La manif à réunit des membres de parti
politiques (EELV, Parti de Gauche, NPA,...) mais aussi de nombreuses
organisations (SUD Etudiant, Solidaires, Greenpeace, Confédération
Paysanne, de nombreuses AMAP,...), ainsi que de nombreuses familles
venues avec leurs enfants ou d'habitants anonymes. Ce qui fait mentir
nos chers dirigeants, qui espérait pouvoir réduire la contestation
à l'ultra gauche.
L'opération fut un succès que même
les organisateurs n'avait pas prévu, le cortège s'étendait sur 5
km, les premiers arrivants au point de rendez vous, que la queue du
cortège n'était pas prête de partir. Et le nombres de manifestants
restés sur place, pour aider à construire, à permis d'avancer la
construction des bâtiments à une vitesse plus que soutenue. On à
vu des chaînes humaines de presque 500m se constituer spontanément
pour acheminer le matériel de construction. Les maisons en kit de
Greenpeace ont été montées en à peine une journée, de nouvelles
barricades d'installées, un bloc sanitaires montées, des cabanes
réinstallées dans les bois, des lieux de vies collectives
installées ( la Vacherie devant être vidé pour l'ensillage), du
mobilier fabriqué. Et le tout avec les matériaux de récupération
acheminés de toute la France et offert en solidarité. Le tout
transporté par les 400 tracteurs venu de toutes la France.
La matérialisation de nouvelles alternatives
Les occupants de la ZAD et les
organisateurs de la manif de réoccupation ont essayés de mettre en
application des principes pour mettre en place une alternative à
notre société. Le bar fonctionnant en prix libre, hormis un prix
minimal pour l'alcool (50 centimes pour le vin, 1 euros la bière),
mais avec la possibilité de donner plus. Ce fonctionnement
permettant à tous de consommer en fonction de ses capacités
contributives. Une commission construction à permis à tous ceux
qui le désirait de coordonner et de hiérarchiser les priorités
dans les constructions. Il en était de même pour les gens qui
venaient donner un coup de main à la reconstruction, ceux ci étant
libre de participer ou non, mais aussi d'aller à tel endroit ou à
tel autre et pour n'importe qu'elle tâche. La réussite de cette
journée montre que l'autogestion n'est pas qu'une utopie mais un
système qui fonctionne bel et bien.
D'autres initiatives avait été mis
en place depuis bien plus longtemps par les ZADistes afin de mettre
en place un fonctionnement alternatif à la société. En
réquisitionnant les logements racheté par le Conseil Général, ils
se montre à la fois solidaires du collectif « les habitants
qui résistent », mais vienne aussi poser la question de
l'utilisation des logements vides à travers tous le pays. Alors que
des gens meurent de froid, comment cela se fait il que de nombreux
bâtiments publics ou privé soit laissés vacants ? Par la mise
en place d'un potager collectif, qui à débuté par la solidarité,
notamment avec l'aide du mouvement Reclaim the Fields.
Ce potager a pour fonction de nourrir les ZADistes, mais aussi de
faire le lien avec les habitants des villages aux alentours, le tout
étant vendu bien entendu à prix libre. Ce mouvement de
réappropriation des terres, à permis avec d'autres exemples (le
mouvement des sans terres, la disparition de l'équivalent d'un
département de terre agricole tous les 7 ans,...) de réfléchir à
qui et à quoi devait servir la terre et pour qui et pourquoi produit
on. On a aussi assister à la mise en place d'une véritable
démocratie à travers de nombreuses AG qui ont lieux régulièrement
à la ZAD. Même si ce n'est pas toujours facile, cette démocratie,
en plus de montrer la totale absurdité du citoyennisme et permettre
à tous les gens désirant lutter contre « l'Ayrault-porc »
de faire connaître leur position à tel ou tel action et aussi de
devenir acteur à part entière de cette lutte. On assiste aussi à
des réflexions sur le sexisme, le patriarcat, le flicage, l'Etat
sécuritaire et de nombreux autres problématiques. NDDL et la ZAD
sont de formidables lieux de vies d’apprentissage de la démocratie
et de réflexion sur la société contemporaine et son devenir.
La ZAD, un lieu à défendre
Les
représentants de l'Etat ont d'or et déjà prévenu que les CRS
reviendront sur les lieux pour détruire les nouveaux bâtiments. Le
préfet à prévenu dès lundi que ces constructions « avaient
vocation à disparaître ». Et dans un communiqué la
préfecture à bien précisé que « Le
Préfet rappelle que toutes les mesures nécessaires seront prises
par les pouvoirs publics afin de prévenir et réprimer les actes
délictuels portant atteinte aux personnes et aux biens ».
Dès
le lundi, la police et la gendarmerie était de retour sur le site,
et en nombres. Manuel Valls à déclarer pour sa part « Bien
évidemment, force doit rester à la loi. L'Etat sera ferme et il y
aura en temps utile, comme le préfet de région l'a rappelé, des
évacuations parce que nous devons être déterminés ». Mais
il va plus loin encore en caricaturant la position des opposants
« Certains
défendent une certaine idée de
l’avenir
de la société : un monde sans aéroport »,
alors que la majorité des opposants demande le maintien ou le
réaménagement de l'actuel aéroport de Nantes.
Mais
la déclaration la plus improbable va à Bruno Leroux, président de
l'Assemblée Nationale, qui pourrait concourir au prix humour et
politique avec « Notre-Dame-des-Landes
“c'est une infrastructure de transport, au bénéfice de la France,
au bénéfice de la région, au bénéfice des habitants, qui va
d'ailleurs profiter aussi à l'environnement, et je peux avoir le
débat aussi sur l'environnement avec ceux qui le souhaitent ».
Depuis quand, un aéroport avec la combustion du kérosène et le
bétonnage serait plus profitable pour l'environnement que des
champs, des bocages et la biodiversité présente. A se demander s'il
est déjà sorti de Paris et de ses bureaux.
Face
à l'inconséquence de nos députés, qui à l'intérêt général
préfère celui des actionnaires de Vinci et la satisfaction de
« Monseigneur »
Ayrault il est donc urgent, voire vital de résister. En effet, les
dommages qui résulterait du bétonnage seront irréversibles et
détruirons un des derniers poumons verts de la région nantaise. On
ou opposera le chantage à l'emploi, si cher au patronat par ces
temps de crises, mais quel emploi. Les emplois de l'aéroport seront
de simple transfert, ceux dans la construction pour une période de 4
ans et l'on sait bien que les aéroports régionaux attire avant tout
les compagnies low
cost
peu connues pour leur politique social et le respect du droit du
travail, mais plus pour leur dumping social et l'exploitation à des
fins financières de leur personnel.
C'est
pour ces raisons et tant d'autres qu'il est vital d'empêcher la
construction de « l'Ayrault-porc », mais aussi de ne pas
s'arrêter à ce seul projet. Il n'est que la partie immergé de
l'iceberg. De nombreux projets aujourd'hui sont d'une inutilités
criantes ( EPR de Flamanville, ligne THT dans le Cotentin, ligne TGV
Lyon Turin,...). Il convient donc de lutter sans relâche pour que
l'environnement ne devienne pas le terrain de jeux des apprentis
sorciers, de nos politiques mégalos et des capitalistes en tout
genre.
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