Le projet de loi de finances 2013 présenté au Conseil des ministres
vendredi 28 septembre annonce plus de 43 000 recrutements
d’enseignant-e-s du secondaire. Le texte prévoit l’organisation
d’épreuves d’admissibilité (écrits) au CAPES et au CRPE en juin 2013,
afin de recruter les enseignants destinés à pourvoir les postes dès la
rentrée 2014. Cette session serait ouverte aux étudiant-e-s en première
année de master, avec un stage en responsabilité au cours de l’année de
master 2 proposé aux candidat-e-s qui auraient été admissibles. Les
épreuves d’admission (oraux) auraient lieu en juin 2014.
Le texte du projet loi mentionne des épreuves "anticipées à juin
2013", et les dernières déclarations de Vincent Peillon vont dans le
sens d’un avancement de plusieurs mois des épreuves d’admissibilités.
Les maquettes des master enseignements et des années spéciales de
préparation aux concours, ayant été conçues pour des épreuves en
novembre 2013, sont dès lors obsolètes. Nous nous alarmons du sort des
étudiant-e-s (en année spéciale, en première année de master) qui
perdent six mois de préparation aux écrits. De plus, parmi les
étudiant-e-s en deuxième année de master, seul-e-s ceux/celles qui
n’auraient pas été admis-e-s à la session de novembre 2012 pourront
s’inscrire aux nouvelles épreuves écrites de juin 2013. Que fait-on de
ceux/celles qui ne seront pas admis aux oraux en juin 2013 ?
Par ailleurs il est prévu que les étudiant-e-s qui seraient
admissibles aux écrits en juin 2013 effectuent un service d’enseignement
dès septembre 2013 avant leurs oraux de juin 2014 qui détermineront
s’ils sont admis-e-s (ou non). Ces services d’enseignements
s’effectueraient sans le statut d’enseignant-e, avec une rémunération
moindre et sans formation préalable : c’est inacceptable ! Les
étudiant-e-s qui souhaitent travailler dans l’éducation nationale n’ont
pas vocation à devenir des précaires qui remplaceront les dizaines de
milliers de postes supprimés par le gouvernement précédent. Les
travailleur-euse-s de l’éducation doivent disposer d’un statut stable et
d’une rémunération correspondant aux grilles salariales en vigueur dans
l’éducation nationale. Nous nous opposons fermement au projet du
ministère d’employer les étudiant-e-s admissibles aux concours en CDD
pour combler les manques d’enseignant-e-s à moindre frais.
Ce dispositif accroît les difficultés anxiogènes pour les
étudiant-e-s qui vont devoir patienter toute une année entre épreuves
d’admissibilité et épreuves d’admission. Sans même parler, pour les M2,
de la charge de travail du stage, des examens, de la rédaction et de la
soutenance d’un mémoire, et la préparation des épreuves d’admission qui
vont être de taille puisque le 2013-2 va rester fondamentalement
disciplinaire.
Le ministère de l’éducation nationale ignore complètement la
dégradation des conditions d’études que cet avancement des écrits va
provoquer. Cette attitude est pour nous scandaleuse. Ce n’est pas en
marchant dans les pas des gouvernements précédents, en rendant de plus
en plus infernale la période de préparation aux concours que le
ministère de l’éducation nationale résoudra la « crise des vocations ».
C’est pourquoi nous demandons le maintien impératif de la session de
novembre 2013 et l’abandon du projet d’une session d’écrits en juin,
ainsi que des garanties pour l’amélioration des conditions d’études des
étudiants préparant les concours. D’autre part nous exigeons une mise à
plat du système de recrutement et de formation des enseignants pour
répondre aux besoins de dizaines de milliers de postes dans l’éducation
nationale.
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