Dans le cadre du débat sans vote sur l’immigration qui doit se
tenir dans les prochains jours, le ministère de l’Intérieur a publié le
09 avril un rapport qui a pour vocation de faire le point sur la
situation de l’immigration professionnelle et étudiante en France. Sous
couverts de « questions en débat », le ministère de l’intérieur annonce
déjà les pistes à suivre pour la prochaine législation concernant les
étudiant-es étrangers/ères.
Par ailleurs, le rapport juge « équitable » d’accorder une année
supplémentaire pour qu’un-e étudiant-e étranger/ère réussisse son
cursus. Le rapport insinue presque qu’au delà de ce délai, ce serait de
la faute des étudiant-es s’ils/elles n’ont pas validé leur diplôme,
étant alors en « inadéquation » avec le système universitaire français
(sic). Par contre, le rapport ne mentionne pas les retards d’attribution
de Visa, qui font que certain-e-s étudiant-es arrivent parfois en
milieu de semestre, entrainant quasi automatiquement l’échec dans la
première année universitaire. Si le rapport mentionne le budget alloué
par l’État aux établissements d’ESR pour l’accueil des étudiant-es
étrangers/ères, il oublie de préciser que certains établissements ne
mettent pratiquement rien en place (ou alors commencent tout juste) pour
accueillir les étudiant-es étrangers/ères, mais également pour prévenir
des échecs possibles lors des premières années de présence en France :
peu de personnels formés sur cette question, complexité d’obtenir des
temps de décharge suffisant pour assurer l’accueil, aucun tutorat
spécifique pour les matières que des étudiant-es n’auraient jamais
étudier avant l’entrée à l’université (comme l’anglais parfois...).
Autant dire que ce n’est pas en ces temps d’austérité et de faillite des
universités que le ministère débloquera des moyens pour cela. Les
années supplémentaires sont également parfois dues à des réorientations
lorsque le parcours ne convient pas à l’étudiant-e en question,
réorientation dont le rapport ne tient absolument pas compte.
La mise en place systématique de guichets uniques dans les
établissements d’ESR, si elle ne se traduit pas par un contrôle renforcé
de la préfecture au sein même des campus, pourrait constituer une
avancée positive ; idem pour la généralisation des titres de séjour
pluriannuels. En revanche, la sélection faite par Campus France (dont
l’action, bien souvent contraire à la notion de service public, a été
épinglée à de nombreuses reprises) n’est pas remise en cause. Par
ailleurs, le rapport fait un constat que nous vivons trop souvent sur le
terrain : les démarches de renouvellement de titre et de changement de
statut reste trop lourdes, et teintées de suspicion à l’encontre des
étudiant-es étrangers/ères.
Au final, les étudiant-es étrangers/ères ne sont considéré-e-s
dans ce rapport qu’en terme de gain ou de coût économique pour le pays,
qu’en terme de cerveaux et de main d’œuvre potentiels. Quid des
étudiant-e dans tout cela ? Car derrière cette montagne de chiffres,
c’est bien des parcours universitaires qui sont détruits par la
complexité administrative et les lois xénophobes encore en vigueur.
A
l’opposé de ce rapport, la fédération Solidaires étudiant-es rappelle
son attachement à l’égalité des droits entre étudiant-es français-es et
étrangers/ères, et son opposition à toute discrimination supplémentaire.
Il est temps de rompre avec la politique migratoire de Sarkozy, et cela
passe par un certain nombre de mesures. Nous revendiquons :
- L’abrogation du décret du 6 septembre 2011 sur les
ressources, et la suppression des différentes taxes pour l’entrée et le
séjour en France.
- L’accès à l’intégralité des services des CROUS pour les étudiant-es étrangers/ères
- Une politique d’accueil systématique dans les établissement d’ESR pour les étudiant-es étrangers/ères hors échanges
- La fin de l’ingérence des préfectures dans les parcours universitaires des étudiant-es.
- Une refonte totale du CESEDA
- La régularisation des étudiant-es sans papiers : une carte d’étudiant = une carte de séjour
- La régularisation de tous les sans papiers et la fermeture des centres de rétention administrative
- Une refonte totale du CESEDA
- La régularisation des étudiant-es sans papiers : une carte d’étudiant = une carte de séjour
- La régularisation de tous les sans papiers et la fermeture des centres de rétention administrative
Contacts de la fédération : 06 86 80 24 45
le 24 avril
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