dimanche 18 novembre 2012

Le changement du calendrier des concours de l’éducation nationale : une arnaque ?

Le projet de loi de finances 2013 présenté au Conseil des ministres vendredi 28 septembre annonce plus de 43 000 recrutements d’enseignant-e-s du secondaire. Le texte prévoit l’organisation d’épreuves d’admissibilité (écrits) au CAPES et au CRPE en juin 2013, afin de recruter les enseignants destinés à pourvoir les postes dès la rentrée 2014. Cette session serait ouverte aux étudiant-e-s en première année de master, avec un stage en responsabilité au cours de l’année de master 2 proposé aux candidat-e-s qui auraient été admissibles. Les épreuves d’admission (oraux) auraient lieu en juin 2014.


Le texte du projet loi mentionne des épreuves "anticipées à juin 2013", et les dernières déclarations de Vincent Peillon vont dans le sens d’un avancement de plusieurs mois des épreuves d’admissibilités. Les maquettes des master enseignements et des années spéciales de préparation aux concours, ayant été conçues pour des épreuves en novembre 2013, sont dès lors obsolètes. Nous nous alarmons du sort des étudiant-e-s (en année spéciale, en première année de master) qui perdent six mois de préparation aux écrits. De plus, parmi les étudiant-e-s en deuxième année de master, seul-e-s ceux/celles qui n’auraient pas été admis-e-s à la session de novembre 2012 pourront s’inscrire aux nouvelles épreuves écrites de juin 2013. Que fait-on de ceux/celles qui ne seront pas admis aux oraux en juin 2013 ?

Par ailleurs il est prévu que les étudiant-e-s qui seraient admissibles aux écrits en juin 2013 effectuent un service d’enseignement dès septembre 2013 avant leurs oraux de juin 2014 qui détermineront s’ils sont admis-e-s (ou non). Ces services d’enseignements s’effectueraient sans le statut d’enseignant-e, avec une rémunération moindre et sans formation préalable : c’est inacceptable ! Les étudiant-e-s qui souhaitent travailler dans l’éducation nationale n’ont pas vocation à devenir des précaires qui remplaceront les dizaines de milliers de postes supprimés par le gouvernement précédent. Les travailleur-euse-s de l’éducation doivent disposer d’un statut stable et d’une rémunération correspondant aux grilles salariales en vigueur dans l’éducation nationale. Nous nous opposons fermement au projet du ministère d’employer les étudiant-e-s admissibles aux concours en CDD pour combler les manques d’enseignant-e-s à moindre frais.

Ce dispositif accroît les difficultés anxiogènes pour les étudiant-e-s qui vont devoir patienter toute une année entre épreuves d’admissibilité et épreuves d’admission. Sans même parler, pour les M2, de la charge de travail du stage, des examens, de la rédaction et de la soutenance d’un mémoire, et la préparation des épreuves d’admission qui vont être de taille puisque le 2013-2 va rester fondamentalement disciplinaire.
Le ministère de l’éducation nationale ignore complètement la dégradation des conditions d’études que cet avancement des écrits va provoquer. Cette attitude est pour nous scandaleuse. Ce n’est pas en marchant dans les pas des gouvernements précédents, en rendant de plus en plus infernale la période de préparation aux concours que le ministère de l’éducation nationale résoudra la « crise des vocations ».

C’est pourquoi nous demandons le maintien impératif de la session de novembre 2013 et l’abandon du projet d’une session d’écrits en juin, ainsi que des garanties pour l’amélioration des conditions d’études des étudiants préparant les concours. D’autre part nous exigeons une mise à plat du système de recrutement et de formation des enseignants pour répondre aux besoins de dizaines de milliers de postes dans l’éducation nationale.

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